Dr. Jean-Philippe Lafrance - Néphrologue au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont Professeur agrégé, Département de pharmacologie et physiologie Université de Montréal

Dr Jean-Philippe Lafrance

Coureur des bois et chasseur de données

Néphrologue, Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Professeur agrégé, Département de pharmacologie et physiologie
Université de Montréal

NÉPHROLOGIE

Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Néphrologue, Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Professeur agrégé, Département de pharmacologie et physiologie
Université de Montréal

NÉPHROLOGIE

Lorsqu’il n’est pas parti en expédition dans la forêt québécoise ou en voyage de cyclotourisme avec sa famille, le Dr Jean-Philippe Lafrance partage son temps entre la recherche, l’enseignement et le suivi de ses patients atteints de maladies rénales.

« Je m’intéresse aux modèles mathématiques et à l’analyse des bases de données de patients souffrant de maladies rénales », explique le directeur de l’axe néphrologie au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal. Le néphrologue de 43 ans a récemment pris la relève du Dr Vincent Pichette pour conduire des essais cliniques de phase I subventionnés par l’industrie.

« Notre force ici, dans les essais cliniques de phase I, c’est d’avoir une grande clientèle de patients en insuffisance rénale. Nous avons un centre de dialyse tout neuf, le plus important au Québec sur un seul site, avec un bassin de population de 535 000 personnes. On suit entre 450 et 475 patients avec insuffisance rénale sévère. »

Ce bassin de patients intrahospitalier en prédialyse représente une mine d’or pour les entreprises pharmaceutiques. Depuis les travaux du Dr Vincent Pichette démontrant que l’insuffisance rénale chronique affecte l’élimination métabolique des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis oblige les entreprises à vérifier qu’un médicament expérimental est sécuritaire chez les patients souffrant d’insuffisance rénale.

Les tests de pharmacocinétique représentent donc un marché important pour les essais cliniques de phase I. Et l’unité de recherche clinique en néphrologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est de plus en plus sollicitée. En 2017, l’équipe a mené avec succès une étude sur la sécurité du bremelanotide, un « Viagra » féminin chez des patients en prédialyse.

Mais comment convaincre des patients souffrant d’insuffisance rénale de participer à un essai clinique pour vérifier la sécurité de médicaments dont ils n’ont en principe pas besoin, pour des indications allant de la cardiologie à la neurologie, en passant par la gastro-entérologie et la santé sexuelle?

Le secret, c’est le lien de confiance. « J’adore mes patients. J’ai des patients très malades que je vois depuis 10 ans. Ils sont contents de me voir. Ils ont confiance en nous. On choisit des médicaments qu’on pense sécuritaires pour eux. Ils viennent passer la fin de semaine avec nous. On est très rigoureux. Mais on s’arrange pour que ce soit le fun et on donne un bon service. »

Nommé en 2016 « Jeune néphrologue de l’année » par la Société québécoise de néphrologie, le Dr Lafrance a encore bien des années devant lui avant de prendre sa retraite pour se consacrer au vélo ou à la chasse. Mais il prépare déjà la relève. « Ce qui me passionne le plus maintenant, c’est de faire naître des scientifiques », confie-t-il.

« Le plus important en recherche clinique, ce ne sont pas les équipements, mais plutôt l’équipe en place, affirme-t-il. Et c’est justement la grande richesse qui se trouve ici. »